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 La fille du Monde

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Lauren
Kaho
Ielenna
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Ielenna
Gardienne sacrée des Pierres
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:38

Chapitre 8




Le silence de l’église résonnait comme celui qui hantait un tombeau. Ce grand monument dépourvu de vie et tout de pierres grises donnait la chair de poule. Il y régnait une ambiance sombre et sinistre, cette atmosphère effrayante animée par des cierges blancs, dont les flammes, figées de le temps, imprimaient les ombres des cinq statues divines contre le mur. Celles-ci semblaient indifférentes au climat de cet univers morne et obscur. Seules la faible lumière du jour venant des rosaces colorait leurs visages sans expression. Aucun bruit, mise à part celui que produisait les chutes des gouttes de cire sur le froid carrelage, aussi glacial que devenait notre corps lorsque l’on pénétrait dans ce lieu. Mais cela ne faisait ni chaud, ni froid à Sarïn, qui venait d’arriver par le petit escalier dissimulé derrière un pilier de pierre. A petits pas, dans sa toge blanche, il s’avançait vers le chœur de l’église. Ses yeux noirs et le rictus mauvais sur ses lèvres témoignaient de sa colère, de sa rage et promettaient une future vengeance. Il s’arrêta devant les statues des dieux élémentaires. Puis, levant son crâne chauve, il leur adressa un sourire dédaigneux. Peu lui importait ce qu’ils pensaient à présent, il leur en voulait, les accusant de ma fugue et de celle d’Astiran. Il lui fallait absolument me retrouver avant que j’acquiert mes pouvoirs, ou du moins que j’arrive à les contrôler, car il risquait alors d’être plus dur de me tuer. Cette idée de convoiter le trône du royaume d’Edenor le faisait trépigner de joie. La seule contrainte qui pouvait lui barrer le chemin du pouvoir, tout en l’aidant d’une part à y accéder, c’était moi. Mettre fin à mes jours constituait pour lui la seule solution pour atteindre son but, et rien ne l’empêcherai d’accomplir cette tâche qui donnait la plus grande récompense. Que les dieux soient contre cette idée, il s’en fichait. Des dizaines de plans s’échafaudaient dans sa tête, préparant à refermer les pièges sur eux-mêmes avec toute sa cruauté. Son rire sinistre retentit dans l’église vide comme le tintement d’un grave clocher qui faisait résonner son son sur plusieurs kilomètres à la ronde. Soudain, la grande porte de bois s’ouvrit dans un grincement qui se répercuta en écho contre les murs épais. On ne pouvait distinguer la personne qui venait d’entrer, seulement apercevoir une fine silhouette à contre-jour. Sur son visage gras, Sarïn y afficha un sourire satisfait.

- Entrez mon enfant, dit-il, et veillez à bien refermer la porte, notre discussion doit rester secrète à toute oreille indiscrète.

Alors, on entendit l’épaisse porte se refermer dans un claquement sourd. Le bruit des pas légers se répercutant sur le carrelage de marbre.

- Bien le bonsoir mon père.

La personne fut révélée à la lumière du jour. C’était une jeune femme âgée d’environ dix sept ans. Malgré son jeune âge, elle paraissait vulgaire. Un léger cache-cœur, qui recouvrait la moitié de ses seins aux belles formes, constituait son haut. Sa ceinture maintenait deux draps blancs, un devant, un derrière, qui laissaient ses cuisse et ses magnifiques rondeurs à l’air, ainsi que deux poignards bien acérés, leurs pointes recourbées. Par contre, son visage lui donnait un air doux. Ses cheveux blonds couleur de la paille biquaient vers l’extérieur juste en dessous des oreille. Ses lèvres pulpeuses avaient la couleur des framboises mûres et lorsque notre regard tombait dessus, cela nous donnait envie de les croquer et nous mettait l’eau à la bouche. Et ses yeux, aux pupilles bleues comme l’azur, qui vous adressaient un regard des plus séducteurs, étaient pailletés de charme et d’innocence mensongère.

- Vous m’avez demandé, je crois, dit-elle d’une voix mielleuse.

Sarïn joignit ses mains.

- Oui, répondit-il. Je pense que vous savez de quoi il s’agit, du moins je l’espère.
- Vous voulez parler de cette cinquième déesse ?

Le prêtre fronça ses sourcils broussailleux en entendant parler de moi.

- C’est cela, oui…

D’un geste élégant et provocateur, elle posa sa main sur sa hanche.

- En quoi puis-je donc vous aider mon père ? lui demanda-t-elle.
- Vous savez que cette soi disant « déesse » s’est échappée avec Astiran, son ami, et…
- Comment pouvez vous certifier qu’ils se soient échappés et ne se sont pas fait simplement kidnappés ? l’interrompit la jeune fille.
- La neige est traître…

Sur son visage grassouillet se dessina un sourire malfaisant qui retrouva après son air sérieux.

- J’ai retrouvé trois paires de traces de pas, dont une qui me paraissait féminine, ajouta-t-il. Et puis, je sais que cet imbécile d’Astiran serait capable d’aller n’importe où avec elle. Quelqu’un a dû les persuader de partir, qui est venu les chercher.
- Je ne vois toujours pas ce que je viens faire là-dedans…

Sarïn toussa grassement.

- Je n’ai hélas pas le moyen d’envoyer une arme pour aller les chercher. Et étant donné la grandeur du monde, essayer de les trouver est aussi difficile que de rechercher une goutte d’eau précise dans un océan. C’est pour cela que j’ai fait appel à vous, ma fille… Grâce à votre instinct « sauvage », j’ai pensé que vous pourriez m’être très utile.
- Si je comprends bien, vous désirez que je partes à leur recherche ?

Avec un sourire rempli de haine, Sarïn se frottait les mains.

- C’est exact…au moins les localiser, après vous essaierez de vous intégrer à eux. Alors, vous aurez deux choix : soit vous m’envoyez un message pour me dire où vous êtes, soit vous les ramener jusqu’à moi sans qu’ils ne s’en rendent compte, ce qui risque d’être plus délicat.

Un sourire malsain s’afficha sur le visage pâle de la jeune femme.

- Ai-je le droit de tuer ? dit-elle en caressant son poignard de ses doigts.
- Faites mourir la personne avec qui ils sont partis si le cœur vous en dit. Mais ne tuez ni Diphtil, ni Astiran. J’ai envie de les faire mourir moi-même, l’un dans les pires tortures, la deuxième, comme si il s’agissait d’un banal accident. Ainsi, je pourrais devenir le roi d’Edenor !

Il éclata dans un rire sadique qui résonna dans toute l’église, les flammes des cierges vacillèrent et les statues semblaient frémir. La jeune femme leva un sourcil vers le prêtre.

- Une question, si vous me le permettez, mon père...existe-t-il un dieu de la folie ? Si c’est le cas, vous êtes certainement son descendant.

Sarïn fronça les sourcils une nouvelle fois, qu’est qu’elle pouvait être insolente et provocante cette petite !

- En parlant de dieux, continua-t-elle, pensez vous qu’ils adhèrent à votre idée ?
- Je me moque bien des dieux et de leurs avis ! répondit-il sur un ton d’agressivité. Et puis, ils m’énervent avec leurs prophéties mensongères qui ne s’accomplissent jamais. Le temps des dieux est révolu, celui des rois va commencer…

La jeune fille croisa les bras au niveau de son ventre dénudé.

- Et moi alors ? Vous me laisserez tomber ?
- Bien sûr que non ! Vous deviendrez ma conseillère et chef de mes armées, connaissant vos motivations, votre puissance et la poigne de fer qui vous sert de caractère,vous conviendrez à merveille à ce poste.
- Cela me va parfaitement ! dit-elle avec un sourire laissant apparaître ses dents blanches légèrement pointues. Mais vous semblez omettre un détail, mon père… Si la fille gagne ses pouvoirs, que se passera-t-il ?

Il leva sa tête en une grimace vers les cinq statues.

- Alors, nous serons perdus…morts sûrement…c’est pour cela que nous devons agir au plus vite, car le temps nous est compté, mais il faut tout de même attendre quatre mois, le temps que celle-ci atteigne sa majorité, si elle meurt avant, dans ce cas, je ne pourrais plus accéder au trône.

D’un geste gracieux et rapide, elle fit glisser sa main dans ses cheveux blonds.

- C’est un peu contradictoire ce que vous me dîtes là, objecta-t-elle. Vous désirez que je la protège pour que vous la tuiez ?
- Vous avez tout compris. Sinon, vous pouvez les faire souffrir, un peu, pas trop, autant physiquement que mentalement, si vous le voulez, mais agissez secrètement, sans que l’on sache qu’il s’agit de vous. Alors, ne les abîmer pas trop, et surtout, n’abusez pas de vos morsures…

Sur le visage de la jeune femme s’affiche un sourire amusé mais qui laissait trace de cruauté.

- Ce n’est pas véritablement moi qui en décide, de cela…ajouta-t-elle.

Sarïn ne put s’empêcher de frissonner en entendant le tin de sa voix, qui paraissait être animée d’une agressivité mystérieuse.

- Un cheval vous attend à l’écurie, dit-il, et pour vous aider, voici une bourse contenant deux cents cinquante pièces d’or, de quoi financer votre voyage.

Il tendit mollement le petit sac de cuir tintant du son des pièces, dont elle se saisit d’un geste rapide, comme si elle avait peur qu’il ne se volatilise devant ses yeux. Puis, elle l’accrocha à sa ceinture, qui, alourdie, descendit davantage sur son bassin. Sarïn déglutit à cette vue, mais il était prêtre et ne devait résister à la tentation féminine.

- J’espère, dit la jeune femme, que je gagnerait également de l’argent à mon retour de mission ?
- Assurément mon enfant ! répondit Sarïn. Si vous aboutissez à la réussite, bien évidemment.
- A aucun moment, l’échec dominera, je le promets.

Sur ces mots, elle se retourna et marcha à travers la nef, se déhanchant à chacun de ses pas décidés. Elle ouvrit l’énorme porte de bois, et, sans un mot d’au revoir, elle la referma derrière elle.
Sarïn avait au fond de lui un sentiment entre le soulagement du départ de la femme juvénile et la satisfaction cruelle qui l’animait. Alors, il soupira longuement lorsque la jeune fille disparut. Puis, il leva sa tête en direction du haut du mur où était placée la porte, et il marcha vers un autre escalier étroit, éclairé par quelques faibles torches : il monta. Puis, il débouchait sur un balcon, où était installé un imposant orgue. Sarïn s’assit sur le pauvre tabouret qui manquait de craquer sous le poids du prêtre. Alors, avec ses doigts boudineux, il se mit à jouer plusieurs accords, avec brutalité. Le son de l’orgue résonna dans l’église, camouflant le rire démentiel de Sarïn.
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:39

Chapitre 9




Un vent fort soufflait derrière nous, qui étions sur nos montures, qui allaient aussi rapidement que l’air. Les dieux étaient avec nous, et cela me rassurait. Cela faisait à présent trois jours que nous voyagions durant toute la journée, et épuisés, nous nous arrêtions à peine pour manger et la nuit pour dormir, afin d’essayer de rattraper notre important retard de sommeil. Durant ces journées, il n’y eut rien de particulier, et, la plaine étant totalement déserte, nous nous ne sommes pas fait attaqué par des bandits. Néanmoins, on devait toujours se cacher lorsque nous arrivions, il fallait éviter de ce faire repérer, même si l’on nous connaissait pas, les Neltiads étaient détestés partout dans le Royaume d’Edenor. Mais, je me rassurais, car bientôt, les arbres, quoi que sans feuilles, remplaceront l’herbe sèche qui tapissait la terre sur des dizaines de kilomètres. Oui, car, nous allions devoir traverser la forêt de Lharm, bois que je l’on dit comme enchanté, ou maudit et hanté par des esprits frappeurs d’après certaines légendes contées par des anciens de villages ou des conteurs nomades. La forêt nous changerait de la prairie déserte, sans vie, quoi que la forêt n’est pas peuplée non plus, enfin, à nos connaissances.

Astiran, Naid et moi nous n’échangeâmes que de brèves paroles durant le trajet. Par contre, nous discutions le soir, au crépuscule, lorsque nous nous arrêtions pour dormir. Puis, j’avais l’impression qu’Astiran et Naid se taquinait mutuellement, à cause de moi, je le savais. J’étais la sœur de l’un, la femme préférée de l’autre, amoureux. Et moi, entre les deux, ils ne voulaient pas que l’autre prenne le dessus, que j’appartienne qu’à un des deux, je le sentais. Néanmoins, je restais assez grande pour décider par moi-même, je les aimais tous les deux, tellement différents, différemment. Ils étaient mes deux hommes.

C’est, enfin, au bout d’une longue journée, lorsque le Soleil commença à décliner à l’horizon, tel une boule de feu qui s’éteint petit à petit, que nous arrivâmes à Neruda, première vraie ville qui se présentait à nous depuis le début de notre fugue, et dernière épate avant notre entrée dans la forêt de Lharm. Mais, à un kilomètre avant d’entrer, nous fîmes arrêter nos chevaux, épuisés eux aussi par le voyage.

- Nous allons passer la nuit ici, à Neruda, nous dit Naid. Puis, demain, dans la matinée, nous reprendrons la route en direction des bois.
- Au moins, intervint Astiran dans un sourire qui essayait de cacher sa fatigue, nous pourrons manger et dormir convenablement !
- Tu as de l’argent Naid ? lui demandai-je.
- Oui, quelques pièces que m’a donné Elaeis pour notre voyage, mais je peux également en voler sans aucun problème, me répondit-il en soupirant. Sans modestie, je suis rusé et sais me faire discret.

Alors, je lui adressai un clin d’œil complice. J’en apprenait chaque jour un peu plus sur lui, mon petit frère.

- Néanmoins, objecta Naid, gardez vos capuches sur vos têtes, jusqu’à cacher vos yeux, surtout toi Diphtil. Si quelqu’un reconnaît en toi une Neltiade, n’importe qui, même que ce soit un mendiant, nous risquons d’avoir, dans ce cas là, de très gros ennuis.

Alors, nous nous exécutâmes, mîment nos capuches et continuâmes à chevaucher jusqu’à la porte de la ville, où nous fûmes arrêtés par deux gardes, bien bâtis dans leur armure.

- Halte ! Déclinez vos identités !
- Nous sommes de simples voyageurs qui cherchent un endroit où passer la nuit, répondit Naid d’une voix calme.

Les deux hommes, tout de même méfiants, se regardèrent.

- C’est bon, vous pouvez passer, dit l’un d’eux d’un signe de main.

Avec nos chevaux, qui avançaient au pas, nous entrâmes à l’intérieur des remparts de la ville. Néanmoins, j’arrivai à percevoir les chuchotements des gardes derrière nous qui discutaient à voix basse. Les rues étaient bondées, nous dûmes descendre de nos montures, sans une parole prononcée. Les marchands présentaient leur étalage en criant afin d’attirer davantage de personnes. Contre les murs étaient adossés de pauvres mendiants, demandant l’aumône au passant qui dédaignait circuler juste devant eux. Les maisons de Neruda étaient particulière : elles étaient plus larges au premier étage qu’au rez-de-chaussée, ce qui éclairait moins la rue, à présent devenue obscure à cause du crépuscule.

- Suivez moi, nous dit Naid. Je connais une auberge ici. Nous y passerons la nuit.

Quelques minutes plus tard, nous arrivâmes à une place. Au centre, poussant au milieu des pavés, régnait un immense et vieux chêne, d’une hauteur gientesque, sûrement sacré dans cette ville. Le monde se faisait de moins en moins nombreux dehors, rentrant chez eux ou dans des tavernes à la tombée de la nuit. Puis, nous nous arrêtâmes devant une auberge dont l’enseigne se balançait au rythme du vent tout en émettant un son de grincement.

- C’est ici, dit Naid. Surtout, ne dites rien, je parlerais moi-même pour demander des chambres, et si quelqu’un vous parle, vous demande qui vous êtes ou n’importe quoi, ne répondez surtout pas. Nous devons nous faire le plus discret possible. Compris ?

Nous hochâmes la tête, puis nous entrâmes dans l’auberge. La chaleur qui y régnait était étouffante, et l’odeur de tabac et d’alcool donnait la nausée. Les hommes buvaient comme des trous, heureux de la fin de journée, d’autres discutaient entre amis…enfin…essayait d’entretenir de convenables paroles !

- Allez vous asseoir à une table libre, nous dit Naid, pendant ce temps, je vais demander si il reste des chambres.

Sur ces mots, il s’en alla vers le comptoir où un gros aubergiste essuyait ses verres avec un torchon à carreaux rouges, comme son visage joufflu. Alors, Astiran me fit un signe du menton, désignant une table laissée libre. Je marchai vers la table. Je sentis les regards pervers des hommes se fixer sur moi, l’allure de mes pas, ma silhouette et mes mèches de cheveux rouges qui dépassaient de la capuche trahissaient ma féminité. Puis, je m’assis sur une des chaises, jetant discrètement un coup d’œil sur Naid, qui discutait avec l’aubergiste, qui continuait d’essuyer d’un geste mécanique et automatique. Astiran s’installa sur la chaise à côté de moi, et fixa du regard la bougie au milieu de la table. Autour de moi, j’entendais les rires, les gloussements et les rots de ses ivrognes, et je fus envahie d’un sentiment de dégoût. Soudain, un homme, gros avec son nez rouge comme fraise, qui laisser trace de son ébriété, vint vers moi, cependant je ne détourna pas la tête vers lui, il ne fallait pas que je me fasse reconnaître.

- C’est pas souvent que l’on voit une femme ici ! gloussa-t-il.

Je ne lui répondit pas, Astiran non plus. Alors, il prit une chaise et s’assit à côté de moi.

- En plus, t’es une rebelle, j’aime les femmes rebelles, je crois qu’on va bien s’entendre.
- Laissez la tranquille…

Je levai légèrement la tête. C’était Astiran qui venait de parler, mais je n’arrivai pas à voir son visage, caché dans l’ombre de sa capuche. Il avait dit ces paroles sur un ton sec, que le bonhomme n’avait pas eu l’air de beaucoup apprécier.

- Depuis quand c’est toi qui décide pour elle, hein ?! continua l’homme.

Je ne devais pas réagir, ne rien dire, néanmoins, je tremblai. Je présentai que cela allait mal se finir. Puis, sans m’y attendre, l’homme posa sa main sur ma cuisse.

- Alors ? Tu fais quoi ce soir ma belle ?
- Laissez la tranquille !! cria Astiran qui se leva soudainement en renversant sa chaise.

Mais son cri s’était fait à peine entendre, car, en même temps, la terre se mit à trembler, accompagné d’un gros bruit sourd. Alors, les gens affolés sortirent dehors pour voir ce qu’il s’était passé. Puis, arrivant dehors, ils paniquèrent.

- C’est pas normal…me murmura Astiran.

Il me prit la main et m’emmena derrière lui, pour voir ce qu’il venait de se produire. Aussitôt, arrivée dehors, je me mis la main devant ma bouche, effarée. L’immense chêne était tombé sur la maison d’en face, dont il ne restait à présent que des ruines. Il restait là, sans vie.

- Comment a-t-il put tombé ? demandai-je à Astiran. Il n’y avait pas de vent, et s’il y en avait eu un, il aurait dû être d’une force prodigieuse !
- Regarde ces racines, me répondit-il.

Alors, je regardai le bas de l’arbre, en l’air. Les racines avaient triplées de volume. Elles étaient tellement concentrées, qu’elles ont explosées la terre autour d’elle, et l’arbre, n’étant plus en équilibre, était tombé.

- Mais, comment cela s’est-il produit !? continuai-je affolée. Seule une intervention divine de Pitrir serait parvenu à faire ça !
- Et je crois que c’est cela…me répondit-il Astiran.

Soudain, quelqu’un me saisit par le bras : c’était Naid. Lui aussi avait assisté au désastre.

- Venez, nous dit-il, nous re-rentrons durant la panique.

Et, après un dernier regard désolé vers l’arbre, je suivit Astiran et Naid. L’auberge était toute vide, même l’aubergiste était aller voir ce qu’il s’était passé sur la place. Alors, nous montâmes l’escalier en bois.

- J’ai réussi à prendre deux chambres, nous dit Naid, le reste est complet.
- Il est hors de question pour moi de dormir seule ! dis-je. Après avoir vu des hommes comme celui que je viens de rencontré, j’ai des raisons d’avoir peur !

Astiran glissa ma main dans la sienne, beaucoup plus grande et toute chaude.

- Je serai là, ne t’inquiètes pas, me dit-il.

Naid hocha la tête avec un léger sourire sur ses lèvres. Puis il donna une clef à Astiran.

- Tiens. C’est la troisième chambre à gauche. Bonne nuit.

Je déposai une longue bise sur la joue de mon frère, lui souhaitant à lui aussi une bonne nuit. Astiran et lui s’échangèrent une poignée de main, et après, nous le quittâmes. Notre chambre était assez simple. Ici était simplement installé un lit, quelques petits meubles, et derrière un rideau opaque, une bassine en cuivre. Après avoir fermé la porte, Astiran enleva sa capuche et soupira, je fis de même. Il sourit en regardant mon visage.

- Qu’est ce que tu es belle…me dit-il.

Alors, je rougis, et mes joues prirent presque la teinte de mes cheveux.

- C’est vrai ? lui demandai-je timidement.
- T’ai-je déjà menti, rien qu’une seule fois ?

Délicatement, il me prit par la taille, derrière moi. Puis, du revers de sa main, il caressa avec douceur mon cou.

- De toute façon, tu seras, pour moi, toujours la plus belle, me glissa-t-il dans l’oreille.

Je sentis au fond de ma poitrine un drôle de sentiment, comme si mon cœur triplait de volume, et voulait exploser, projetant tous azimuts un amour passionné. Chacune de ses caresses me faisait frissonner au plus profond de moi.

- Je t’aime… lui murmurai-je.

La fille du Monde - Page 4 Astira10


Mais, mes mots n’exprimaient que la moitié des sentiments que je voulais lui transmettre. Ils n’en existent pas assez pour décrire l’amour et ses émotions, mais on les connaît au fond de soi. Je tournai ma tête vers lui. Son regard aux yeux marrons me firent frissonner, je faillis pleurer de plaisir. Je les quitta un instant, le moment d’un long baiser, que je ne tenais plus à arrêter. Mon cœur me montait à la gorge, il remplaçait mes lèvres. Mon corps s’engourdit d’une grande chaleur réconfortante et irremplaçable. Puis, doucement, les yeux dans les yeux, nous détachâmes nos lèvres.

- C’est sûr, Astiran…Je t’aime…Mais cependant, une seule chose peut-être.
- Qu’est ce donc…
- J’ai besoin de temps.

Il me regarda avec une lueur de sentiment qui brillait dans ses pupilles, et un doux sourire s’afficha sur son visage.

- Je sais, et je comprends, me répondit-il. Je ne suis pas totalement prêt non plus. Mais, tu verras, un jour ça viendra tout seul.
- Oui, j’en suis certaine, car mon cœur me dicte tous mes mots.

Alors, nos lèvres s’unirent de nouveau, et je plongeai dans l’océan de mes rêves les plus clairs.




╬╬╬╬╬╬╬╬╬╬




- Je le sais, ils sont là…

Un sourire cruel se dessina sur les lèvres vermeilles de la jeune fille. Durant deux nuits et une journée, elle avait chevauché à travers la plaine. Elle avait réussi à nous suivre, grâce à son instinct qui la rendait unique, mais cela, elle le devait à son triste passé. Pendant ce long trajet, elle s’était très peu arrêtée, juste pour abreuver sa monture, cheval des plus résistants. Les nuits froides, elle n’avait pas dormi, elle n’avait pas sommeil, et n’avait qu’un but en tête : nous rattraper le plus vite possible. Et, au lieu de prendre trois journées entières, elle fut déjà arrivée à la ville de Neruda. Elle sentait notre présence en ces lieux, et en était même certaine, elle ne pouvait se tromper. Le vent léger et froid faisait voler ses cheveux de miel et la crinière de crème de son cheval, qui expulsait de la buée qui se dissolvait immédiatement dans l’air glacial d’un hiver presque terminé, en transition avec le printemps. Et, malgré ses légers habits qu’elle portait, la jeune fille n’avait pas froid, même au contraire, elle l’aimait et savait l’apprécier à sa juste valeur, tel un animal nocturne. Elle se sentait dans son élément. Le cheval hennit en secouant sa tête. Alors, elle tapota son grand cou amicalement.

- Allez, courage mon vieux, on est arrivé.

Puis, les rennes bien en main, elle le fit redémarrer en direction de la ville. Elle se sentait libre, même si elle aurait préféré courir elle-même. Puis, elle arriva à l’entrée de la ville, ou se tenait les gardes.

- Halte ! Les portes sont fermées !
- Je suis Yasalyn, une envoyée de Sarïn, les interrompit-elle, et vous avez le devoir de m’ouvrir ses portes !

Alors, se regardant entre eux, les deux gardes se mirent à rire. Puis, l’un d’eux s’arrêta subitement, lorsqu’il se rendit compte qu’il avait un couteau sous la gorge, que tenait la jeune femme.

- C’est un ordre, et peu m’importe, si nous n’ouvrez pas, vous aurez de toutes les façons des problèmes, qu’ils viennent de moi, ou de mon maître…

Alors, effrayés, les gardes lui obéirent et lui ouvrirent les portes de la ville, la laissant passer à toute allure sur son cheval.
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Kaho
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:40

Ouiii!! enfin!

bon allez sérieusement c'est bien tout ca.... c'est très bien même....
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Lauren
Azurite
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:40

super Ielenna!!!
c'est trop simpa!!
merci beaucoup!!
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Ielenna
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:40

Chapitre 10




C’est lentement, dans la lumière de l’aube matinale, que je m’éveillai paisiblement. Les doux rayons du Soleil chatouillait gentiment mon nez, jusqu’à me faire éternuer. J’avais bien dormi, pour une fois, après trois dures et courtes nuits, dans un vrai lit, couverte de chaudes couvertures, et blottie confortablement dans les bras d’Astiran. Sans ouvrir mes yeux, je tapotai l’autre côté du lit avec ma main, celui-ci n’était plus là, il avait dû descendre et me laisser dormir sereinement, évitant de me tirer du doux sommeil qui me berçait. Tranquillement, je m’étirai dans mes draps, tout en baillant, tel un chat réveillé de sa sieste. Puis, je me levai, m’avançant vers la fenêtre.

Dehors, les personnes s’affairaient sur la place à dégager l’arbre, l’immense chêne tombé la veille. Ce mystère se laissait tout de même perplexe. Peut-être le dieu de la terre, Pitrir, avait été contrarié, mais pourquoi cet évènement si prêt de moi ? Ou alors, était-ce un signe… A présent, cela me paraissait évident. C’était le seul des quatre dieux qui pouvaient me transmettre un signe reconnaissable. Un vent fort, par exemple, n’aurait pas put être vu comme un miracle. Mais, dans ce cas, qu’est ce que les dieux tenaient-ils à m’annoncer ? Un danger proche… Il n’y avait que ça qui, à mes yeux, pouvait être possible. Il fallait dès à présent me méfier, avec doublement plus d’attention qu’auparavant. Je ne me cachai pas à moi-même ma peur et mon anxiété, mais je ne devais pas la montrer ni à Astiran, ni à Naid, qui se feraient alors plus de soucis envers moi, comme si ils ne s’en faisaient pas assez.

Toujours un peu fatiguée, je me frottai les yeux. Puis, à pas agiles et légers, je me dirigeai vers la bassine de cuivre, remplie d’eau chaude qui dégageait de la vapeur, qu’Astiran avait dû me préparer avant de descendre au rez-de-chaussée de l’auberge. Heureuse, un sourire sur mes lèvres, je soupirai et fermai le rideau opaque, afin de me cacher des regards indiscrets. Un à un, je me dévêtis de mes habits que je posai à côté de la bassine, gardant tout de même à portée de main mon fidèle poignard au cas où. Puis, je trempai prudemment mon index dans l’eau pour vérifier sa température, qui me parût bonne. Alors, j’y rentrai délicatement, plongeant, avec un agréable plaisir, tout le reste de mon corps, qui se raviva tout en se délassant. Le bonheur était encore plus grand dans mon bain que dans mon lit, et je profitai de chaque seconde, qui ne me serrait plus permise avant longtemps. Je me sentis presque m’endormir, mais tenait à rester éveillée. Grande et longue fut cette belle détente, lorsque j’entendis quelqu’un ouvrir la porte et la refermer derrière elle. Alors, saisie de mon rêve, dans un réflexe qui m’était à présent naturel, j’attrapa mon poignard sans faire de bruit. Puis, le rideau s’ouvrit petit à petit. Mes doigts s’agrippèrent au manche de ma dague avec plus de force et de peur. Mais, ils se desserrèrent peu à peu, relâchant prise, lorsque je reconnus la silhouette apparue dans la buée : Astiran. Alors, il s’approcha de moi paisiblement, une lueur de douceur et de tendresse illuminant ses yeux bruns. Lentement, il se pencha vers moi, ses cheveux châtains aux reflets de blés et son souffle me caressant mon visage, son parfum submergeant mon cœur de bonheur, tandis que ses lèvres épousaient les miennes avec amour.


.o*o°O¤O°o*o.




- Mais pourquoi ?!

Naid me regardai avec interrogation. Malgré notre départ qu’il voulait assez rapide, il avait tenu à voir un peu si le marché de Neruda était aussi plaisant que l’on le racontait par des bruits qui couraient à travers tout le Royaume d’Edenor. Mais moi, n’avait pas totalement approuvé son idée, qui nous mettait davantage à l’exposition du danger qui me paraissait imminent.

- Je te l’ai déjà dit par cent fois ! lui répondis-je pas trop fort afin de ne pas se faire remarquer.
- Mais regarde donc, Diphtil ! me dit-il. Regarde un peu tous ces étalages. Des armes, des fabrications artisanales…
- …et surtout, de la bonne nourriture ! finit Astiran.

J’éclata dans un rire silencieux.

- Mais tu ne penses qu’à manger, dis moi ! lui dis-je.

Un sourire amusé se dessina sur ses fines lèvres.

- Je vais t’avouer que, depuis notre départ, je me rend compte que la nourriture reste très importante ! me chuchota-t-il à l’oreille.

Alors, je profita de l’approchement de son visage pour lui déposer un baiser sur la joue.

- Je t’aime trop…

Naid lança vers nous un regard amusé. Je le sentais heureux pour nous, quoique ses yeux trahissait sa légère jalousie qui faisait balancer son cœur, et cela faisait mal au mien. Je ne voulais pas montrer une préférence pour l’un, mais l’amour que je portai pour l’un était différent pour l’autre, néanmoins dotés de la même force. Choisir entre les deux m’était totalement impossible et également impensable.

Alors, j’essayai de détacher mon attention de cette mauvaise pensée sur les éventaires. C’était vrai, je ne pouvais dire le contraire, qu’ils m’intéressaient, tous ces produits. Mais je ne devais pas trop lever ma tête, au risque de faire découvrir mes yeux aux pupilles violettes. Alors, je m’enivrai de ces odeurs paradisiaques du bon miel, de ces fruits et je goûtai de mon regard discret à toutes ces merveilles.

- Alors comme ça, on essaie de voler les marchandises ! dit une voix rauque.

Cela attira notre attention. Un garde tenait brutalement une jeune fille par le poignet, dans sa main une belle pomme.

- Et tu sais quoi ? Le vol est puni !

Le garde secoua la jeune femme, qui gémissait, le regardant avec des yeux noirs et bleus dans un même temps, dans un air de défi.

- Allez vite aux chevaux et détachez les, nous dit Naid, je vous y rejoint immédiatement.
- Mais que vas-tu faire ? lui demandais-je apeurée.
- Fais ce que je te dis, bon sang !

Alors, Astiran me prit par la main, et m’entraîna derrière lui, un peu contre mon gré. J’avais peur de ce qu’allait faire mon frère.
Naid s’approcha du garde et de la jeune femme, qui le regardèrent, interrogés.

- Excusez moi monsieur le garde, pourquoi faîtes vous ceci ? lui demanda-t-il.
- Cette petite garce a essayé de voler un fruit, dit-il désignant la pomme.

La fille ne chercha rien à répondre, le regard rempli de colère.

- Et puis, monsieur, vous n’avez pas à vous mêler de ce qui ne vous regarde pas ! dit le garde sur un ton plus sévère. Circulez.

Mais Naid restait là, sans bouger d’un poil.

- Juste une chose…dit celui-ci. D’abord lâchez là, puis, je vous dirai. Ne vous inquiétez pas, elle ne risque pas de s’enfuir.

Incrédule, il regarda tour à tour Naid et la jeune femme. Puis, toujours méfiant, il relâcha la pression sur le poignet de la fille.

- Bien…murmura Naid. Vous savez monsieur le garde, reprit-il plus haut, je crois qu’il y a des choses plus importantes que cela à Neruda.
- Les lois sont les lois, le vol est sévèrement puni.

Naid hocha la tête, faisant légèrement bouger sa capuche.

- Dans ce cas, vos lois sont grandement injustes.
- Pourquoi dîtes-vous cela ?

Mon frère tourna la tête.

- Et ce voleur là bas ? Il ne sera pas puni ?

Alors, naïf, le garde détourna sa tête, et Naid en profita pour saisir la fille par le poignet et à se faufiler dans la foule, où il l’entraîna.

- Qui êtes vous pour me prendre ainsi ? demanda la jeune femme sur un ton agressif.
- Quelqu’un qui connaît ça…

La fille cligna des yeux, questionnée. Puis, ils coururent jusqu’aux chevaux, où nous les attendions.

- Dépêchez vous de monter sur vos chevaux, nous dit Naid, la garde ne va pas tarder à rappliquer.
- Mais, il faut que j’aille chercher le mien ! dit la jeune femme.
- Pas le temps, dit Naid, montez derrière moi.

Alors, la jeune fille s’exécuta, et d’un geste aussi agile que ceux de Naid, elle grimpa sur la croupe du cheval. Alors, nous sortîmes de la ville le plus vite possible avant que toute la cité ne soit au courant de notre fuite. Nous chevauchâmes durant une vingtaine de minutes, afin de nous assurer que personne ne nous suivait. Puis, arrivée à la lisière de la forêt de Lharm, nous nous arrêtâmes et attachâmes les chevaux aux arbres.

- A présent, Naid, peux tu nous dire ce que tu as fait ! dis-je avec un peu d’énervement.
- J’ai sauvé cette pauvre fille, me répondit-il. J’ai, un jour, subit la même chose, sauf que personne n’est venu me sauvé au bout d’une semaine, mais j’en ai gardé des séquelles, qu'elles soient physiques ou mentales, qui me marqueront tout au long de ma vie. J’avais douze ans, plus jamais ça. Et, maintenant, je suis bien heureux de pouvoir aider les gens dans mon cas.

Il se tourna vers la jeune femme, elle devait être âgée de seize ou dix-sept ans, environ, dotée de belles formes féminines, mises en valeur à cause du peu de vêtements qui la couvraient. Les traits de son blême mais beau visage laissaient trace de son espièglerie. Ses cheveux blonds couleur de paille lui descendait aux oreilles, dans ses yeux bleus brillait une intelligence malveillante, je le sentais. Je frémissai davantage, lorsque mon regard se posa sur les deux poignards dangereusement aiguisés attachés à sa ceinture.

- Je suis plus rusée que vous ne le pensiez…j’aurais très bien put me débrouiller seule, nous dit-elle.
- Une question avant toute chose, lui dit Naid, peut-on te faire confiance et sais-tu garder des secrets ?

La jeune femme, un sourire caché au coin de ses lèvres, donna un réponse affirmative, qui me laissait hésitante. Alors, Naid retira sa capuche de sa tête, et j’étouffai mon cri, trouvant insensé ce qu’il faisait. La jeune femme le regarda, surprise, mais nullement inquiète.

- Vous êtes un Neltiad…murmura-t-elle.

« C’est vous que je cherchai…Je ne pensai pas avoir autant de chance… »

Naid hocha la tête.

- Oui, mais faîtes que personne d’autre que vous le sache.

Puis, il me fit un signe et à Astiran. Alors, celui-ci se découvrit également, moi avec beaucoup plus de méfiance.


La fille du Monde - Page 4 Diphti10



- Je me présente, Naid, et voici ma sœur, Diphtil, et son ami, Astiran.
- Yasalyn, je me nomme Yasalyn.
- Enchantés…

Mais, moi je tremblai. Je ne sentais pas de bonnes choses chez cette fille et ne m’inspirait pas confiance.

« Parfait…Il ne me reste plus qu’à prévenir Sarïn… »

- Et que faîtes vous ici ? nous demanda-t-elle d’une voix mièvre.
- On peux vous demander la même chose, répliquai-je.

Elle me regarda de côté, m’adressant une expression entre la suspicion et l’insolence.

- Je vis toute seule à Neruda depuis longtemps, nous dit-elle. Durant toutes ces années, j’ai vécue de ce que j’ai volé, et aujourd’hui est la première fois que je me fait prendre. Je n’y vois aucun mal. A votre tour de me répondre.

Je décidai de répondre moi, afin d’éviter que Naid ne dise de bêtises.

- Nous nous rendons à Naralir, ville portuaire sur l’océan.
- C’est loin tout ça…
- Nous n’avons pas le choix.

Elle hocha la tête.

- Et pourquoi vous rendez vous là bas ? me demanda-t-elle.
- Cela ne vous regarde pas…

Des éclairs surgissaient de ses yeux, ils m’étaient destinés. A côté, Naid et Astiran observait ce combat mental, avec agir et sans rien ajouter.

- Bon…reprenons notre route, dit Naid sans prendre parti.
- Je viens avec vous, dit Yasalyn.
- Je ne vois aucune raison que vous vous joignez à nous, lui répondis-je.

Un sourire sournois s’afficha sur sa belle face blanche.

- Vous êtes bien aveugle, alors, me dit-elle. Peut-être voulez vous me livrez aux gardes de Neruda et que j’aille crever en prison.
- Peut-être empoisonnerez vous moins le monde !

Cette phrase m’était sorti toute seule de ma bouche. Depuis le moment où je l’avais vu, cette fille m’était apparue mauvaise, et mon avis ne changeait pas. Mais, je n’avais pas à dire ça, pas maintenant…

- Diphtil ! me dit Naid avec un regard surpris.

Astiran me prit la main et posa la sienne sur mon épaule.

- Calme toi, me chuchota-t-il.

Naid nous regarda moi et Yasalyn tour à tour.

- Yasalyn viendra avec nous, déclara-t-il. On verra pour le reste après. Mais, Diphtil, ne juge pas trop tôt.

Alors, il monta sur son cheval, prenant la jeune femme derrière lui. Nous fîmes la même chose. Dans la forêt, je ne pouvais détacher mes yeux de Yasalyn, quelques mètres devant moi, assise à la suite de Naid.

- Ton frère n’a pas tort…me dit Astiran. Peut-être tires-tu un jugement trop précoce sur cette fille…
- Mais tu ne comprends pas ! Cette fille ne donne une drôle de sensation , je ne la sens pas !

Je lui fis part de ma vision des choses, du signe des dieux, du danger qui s’approchait. A la fin de mon récit, Astiran soupira.

- Que veux-tu que je te dise, moi…me dit-il. Je ne suis ni pour, ni contre. Tu ne peux pas avoir entièrement tort, mais peut-être que tu te fais trop de soucis.
- J’ai une bonne raison !

Une larme commença à perler sur le côté de mon œil.

- Tu es plus en danger que moi, Astiran…J’ai plus peur pour toi que pour moi. Tu ne te rends pas compte que, le fait que tu sois venu avec moi te mette plus en péril et…
- Il aurait été encore plus grand si j’étais resté là-bas, m’interrompit-il.

Il fit approcher son cheval du mien et, d’une main, me caressa la joue.

- De toute façon, je préfère mourir que de te voir mourir…, me dit-il. Et puis, si cela se trouve, c’est même certain pour moi, aucun de nous ne mourra.
- Je l’espère…
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:41

Chapitre 11




La forêt de Lharm n’était pas semblable aux autres. Les grands arbres, malgré l’hiver froid qu’ils venaient de subir durant trois mois, avaient gardés quelques feuilles vertes, accompagnées de tout jeunes bourgeons, poussant des branches légèrement mouillées par la rosée du matin. Le vent, frais et élancé, louvoyait entre les troncs des arbres dans une course folle, tel l’esprit de Tiama, plein de agilité et de vivacité. Cette forêt me paraissait être pourvu d’une vie, d’une âme, d’yeux qui observaient notre passage avec suspicion. Oui…je me sentais guettée, mais je ne savais pas si c’était le cas des autres. Et cela avait déjà duré depuis quatre jours, quatre journées que nous chevauchions à travers bois.

Durant ce temps, je me méfiais toujours de Yasalyn, même si ma haine s’en allait petit à petit. Je découvrais en elle, derrière cette image innocente qu’elle donnait, une perversité et une fourberie cachées en elle, comme si elle se servait des autres un peu comme de vulgaires marionnettes. Ces airs de sainte-Nitouche me donnait la nausée, cela me dégoûtait. Néanmoins, je voyais qu’elle plaisait à Naid, et cela faisait plaisir à voir, mon frère paraissait heureux. Mais Yasalyn, ce n’était pas qu’elle ne l’appréciait pas, c’était le fait qu’elle souriait narquoisement en caressant le manche d’un de ses poignards quand elle lui adressait la parole qui me faisait peur. Malheureusement, je savais que Naid était une des personnes les plus têtues qui peuplait ce monde, et le faire changer d’avis était inimaginable.

C’est un bel après-midi ensoleillé, que nous nous arrêtâmes en plein milieu de la forêt. Nous fîmes reposer les chevaux, pendant que nous discutions assis par terre, et adossé contre les arbres.

- Nous avons bien avancés en sept jours, nous dit Naid. Nous avons parcouru la moitié du chemin. Donc, normalement, si nous ne rencontrons aucun gros problème, nous pourrons atteindre Naralir d’ici six jours environ.
- Et nous passerons par des villes ? demanda Astiran.
- Bien sûr, répondit Naid. Nous allons en rencontrer deux. Si je lis bien la carte, la ville de Fareva est à deux jours et celle d’Ephyr à quatre. Néanmoins, nous devrons faire plus attention en forêt. C’est le repaire de nombreux brigands qui volent tous les voyageurs passant par ici.

Yasalyn posa sa main sur son poignard.

- Qu’ils viennent, dit-elle, ils goûteront à mes lames. Je n’ai pas peur.

Naid sourit.

- Je n’en dit pas moins. Mais les gens racontent également que cette forêt est peuplée d’esprits, qu’ils soient bons ou mauvais.

Yasalyn leva les yeux au ciel en soupirant.

- Il en faut un monde pour raconter de telles conneries ! dit-elle avec dédain. Les esprits sont des lâches, invisibles, ils vous attaquent par derrière. Franchement, il n’y a rien de plus débiles que ces légendes !
- Qu’en savez vous ? rétorquai-je.

Alors, énervée, je me levai.

- Excusez moi, mais je m’en vais me promener seule, dis je en détournant mes yeux de mes compagnons.

Je fis quelques pas, mais ma main fut rapidement attrapée. Alors, je tournai ma tête, Astiran me regardait avec un attendrissement qui fit fondre mon cœur.

- Reste donc là, Diphtil, me dit-il. Pourquoi veux-tu partir ?
- J’ai besoin d’être seule un instant…

Alors, je repris mon chemin, ma main glissa de celle d’Astiran.

- Diphtil ! m’interpella-t-il.

Mais Naid le retint par le bras.

- Laisse là un peu, un moment, lui dit-il. Elle a besoin de reprendre ses esprits. Cela lui arrivait souvent, lorsque, petite, elle était désemparée ou se sentait mal au fond d’elle-même.

Astiran soupira.

- Oui…je connais ça. Plusieurs fois, elle s’est enfermée dans sa chambre durant des heures, même parfois des jours entiers, sans rien manger, sans dormir non plus.

Un sourire s’afficha sur son visage.

- Et moi, j’attendais patiemment, assis devant sa porte, ne bougeant pas non plus, jusqu’à ce qu’elle sorte enfin.

Naid posa sa main sur l’épaule d’Astiran.

- Je te suis entièrement reconnaissant, Astiran, d’avoir autant pris soin de ma sœur lors de ces nombreuses années où je n’ai pas lui livrer mon aide et mon amour de petit frère.
- Tu aurais fais pareil si tu avais été dans mon cas.

Il tourna sa tête vers le visage de mon frère, le regard rempli de compassion.

- Je vais tout t’avouer Naid, lui dit-il. Voilà…j’aime ta sœur plus que tout au monde, et toute ma vie, je la suivrai où elle ira, même jusqu’à la mort si il le faut. C’est elle qui a illuminé mon enfance et mon adolescence, où elle seule a su me convaincre que la vie avait un sens. Elle m’a fait découvrir ce qu’était la vraie Femme, dotée de la véritable féminité dont tous les hommes rêvent, mais qui s’en prennent à de pauvres clones ratés. Déjà par sa mentalité de femme mûre et sage, qui sait prendre les bonnes décisions avec jugement et réflexion. Et puis, qu’est ce qu’elle est belle…

Il soupira longuement avant de reprendre.

- Sa silhouette est fine et gracieuse, tel un roseau au vent. Ses cheveux, je ne les compare pas à du sang, mais à de magnifiques roses vermeilles. Quant à son visage, il est doté d’un radieux sourire qui illumine son entourage. Son rire éclaire les endroits les plus sombres. Je me souviens de ce jour, le premier où je l’ai vu. Déjà, à cette époque, je la trouvait merveilleusement belle. Mais depuis, mon avis n’a pas changé. Si tous les dieux sont aussi beaux, quel remarquable panthéon ils doivent former…Sans Diphtil, ce monde serait bien triste et monotone, et je me demanderai ce que je ferai ici, dans ce monde.
- Je le sais…répondit Naid. Qu’aurais-je donc fait sans Diphtil, ma soeur J’aimerais te poser une seule question, si je ne peux être indiscret, Astiran, mais…est ce que elle t’aime ?

Astiran hocha la tête.

- Oui, ses sentiments sont réciproques aux miens…mais ne vas pas te vexer pour cela, elle t’adore aussi.

Un sourire radieux se dessina sur les lèvres de mon frère.

- J’aurais été davantage déçu si ta réponse avait été négative, lui dit-il. Je suis si heureux que ma sœur connaisse enfin l’amour, surtout avec un homme, tel que toi Astiran. Peut-être ne t’en rends-tu pas compte, mais cela me réjouit de mon bonheur, non pas de jalousie. L’amour fraternel ne peux se comparer à l’amour, le véritable.
- C’est vrai, dit Astiran, car les deux ont la même force, mais sont différents.

Puis, ils s’enlacèrent amicalement, pendant que, assise, Yasalyn sourit dans un rictus sournois, elle avait tout observé, se faisant discrète, l’oreille fine et l’œil de loup.



.:*o°O¤O°o*:.




Sans faire de bruit, à pas légers, j’avançais dans la forêt qui se faisait de plus en plus feuillue. J’aimai ce lieu, les bois. Un endroit silencieux, mystérieux, quelque fois sombre, où les sentiments se rencontrent : la peur, le respect, l’énigme et bien d’autres. Je m’y sentais à mon aise, mon chez moi, même si j’étais très peu allée en forêt lors de mon enfance. Puis, après une centaine de mètres, je ne trouvais face à une barrière de buissons. Tenant à continuer, je me faufilais entre les branches que je poussai. Le fruit de mes efforts furent récompensés.

Aucun lieu ne me parut plus fantastique en cet instant précis. J’étais arrivée dans une petite clairière, peuplée de roses qui tenaient bien leur nom avec leurs couleurs du ciel lors du crépuscule, d’un rose rêveur et innocent. Leurs épines ne paraissaient même pas dangereuses, au contraire, elles étaient arrondies et mettaient en confiance. Elles dégageaient un merveilleux parfum de paradis, et, accompagnées de la beauté de ce lieu, je me serais cru sur un des petits et cotonneux cumulus parsemés dans ce ciel muni de bleu frais, un petit jardin d’éden que je gouvernais grâce à mes pensées les plus intimes et les plus secrètes.

Pas mes narines rentraient un air frais et pur, dans lequel la délicate odeur des roses étaient diffusée, ni trop forte, ni pas assez, juste ce qu’il fallait pour faire me faire songer au bonheur. Je sentais la nature et ses esprits contrôler tout mon corps et tous ces gestes. De magnifiques rayons de lumière perçaient le feuillage des végétaux et s’abattaient sur moi avec douceur et volupté.


La fille du Monde - Page 4 Diphti11



Le vent caressait mon cou avec légèreté, me faisant frémir de plaisir. Alors, je fermais mes yeux, me laissant totalement guidé par la nature qui m’entourait. Puis, petit à petit, je sentais comme des choses se poser sur mes épaules sur ma tête, comme de la neige, mais ce n’était pas froid, bien au contraire, cela me procurait de la chaleur et un bien-être fou. Mon cœur volait dans ma poitrine, il était si léger. Dans mes oreilles bourdonnait un chant saisissant et surnaturel qui me faisait fondre, des frissons me parcouraient les joues. Je voulus chanter avec elle, mais de bouche, il ne sortait aucun son, malgré cela, mes lèvres bougeaient, seules. Je me sentais pousser des ailes sur mon dos, entre mes deux omoplates, j’aurai voulu m’envoler au plus haut du ciel. Puis, des sons de flûtes accompagnèrent les chants, faisant danser mon esprit. J’aurai voulu rester ainsi durant une infinité de temps. Mais, tout à coup, tout s’évanoui : les chants, les sons, le bonheur et le plaisir. J’ouvrit les yeux, mais je n’eut pas le temps de faire quoique se soit d’autre, je me reçut un coup sur la nuque. Alors, je tomba au sol, ma tête tournait, mes yeux se fermaient, je perdis connaissance.
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:43

Chapitre 12




C’est avec un énorme mal de tête et mon corps tout engourdi que je repris mes esprits. Sans me lever, ni ouvrir mes paupières, je posai une de mes mains sur mon front, qui était tout brûlant. J’essayai alors de me rappeler les récents événements. Je me souvins de cette paradisiaque clairière qui m’avait hypnotisée, j’avais été complètement hors de moi. Puis, toute sensation s’était brusquement dissipée, et me revint à l’esprit le violent coup que je m’étais pris sur la nuque. D’ailleurs, mon cou me faisait toujours très mal. Alors, j’essayais de le détendre en le massant avec mes doigts. Puis, petit à petit, j’ouvris les yeux et me mit assise.

« Où suis-je ? »

Je ne reconnaissais pas cet endroit… J’étais dans une sorte de tente, sale et humide. On m’avait allongée entre de vieux tissus et couvertures. Par la petite ouverture, je m’aperçus que la nuit tombait, et j’entendais des voix et des rires masculins. Tout mon corps fut tout à coup parcourut de frissons.

« On m’a kidnappée… »

Par les dieux…par qui ? pourquoi ? Je n’avais pas envie d’en savoir plus sur le moment, il fallait que je trouve un moyen de m’échapper. Je fouillai les tissus, cherchant rapidement une arme, ou même, dans la situation critique, n’importe quoi. Puis, je relevai la tête, et ne bougeai plus. Des bruits de pas…ils s’approchaient. Par réflexe, je tomba allongée par les couvertures, en faisant semblant d’être toujours évanouie. Mon cœur se mit à battre de plus en plus fort, lorsque j’entendis des gens se glisser par l’ouverture de la tente.

- On a fait une bonne pêche ! dit une voix.
- Oui, en plus avec l’autre, deux jolies jeunes filles ! approuva une deuxième voix. Une belle rousse et une petite blonde mignonnette.

« Ils ont également kidnappés Yasalyn ! »

Je ne voyais pas d’autres possibilités, le plein milieu de la forêt était peu fréquenté, surtout par des jeunes filles blondes.

- Et qu’est ce qu’on va en faire ?
- A ton avis…on va se les faire, bien sûr !

Ils se mirent à rire grassement, et moi, je tremblai, essayant de rester un minimum immobile.

« Astiran…Naid… »

J’espérais de tout cœur qu’il ne leur été rien arrivé, à eux. Par les dieux…qu’est ce que j’ai eu peur durant ces minutes qui me parurent aussi longues que des journées entières. Des gouttes de sueur commençaient à perler sur ma peau, j’avais chaud, très chaud… Mais heureusement, j’entendis les deux hommes sortir de la tente. Alors, je soupirai, soulagée, mais toujours pas mise hors de danger.

« Ne vous en prie…Astiran…Naid…venez me chercher… »

Voici ce que criait muettement mon cœur. Ma gorge se noua et des larmes me montèrent aux yeux. Que se passerait-il si ils ne venaient pas… ? Je n’osais même pas me l’imaginer. Des bandits…ils m’avaient pris par hasard, m’avaient assommée et amenée dans leur campement. Yasalyn avait subi le même sort. Mais…elle était avec les deux hommes, comment avaient-ils pût la kidnapper. Il y avait deux choix : soit Astiran et Naid l’avaient laissé de côté un moment, soit, les brigands avaient dû recourir à la force. En espérant que c’était la première hypothèse. Puis, je soulevai légèrement un coin de la tente, afin de voir l’extérieur. Il y avait là une vingtaine d’hommes, tous armés. Certains étaient assis autour d’un feu à compter de l’or, les autres marchaient en surveillant les alentours. Puis, soudain, la tente se rouvrit. Je n’eus pas le temps de faire semblant, alors, brusquement, je me retournai. Deux hommes encapuchonnés venaient de rentrer. Je restai là, immobile, mais toute tremblante, mes lèvres entrouvertes par lesquelles je soufflais en saccades. J’étais totalement morte de peur, les larmes coulant sur mes joues, quand l’un des deux hommes referma la tente. Mais, l’autre enleva sa capuche.

- Astiran !

Il s’approcha de moi et me prit dans ses bras dans lesquels il me serra fort. Sous le coup de l’émotion, je mis à sangloter.

- Chut, me chuchota-t-il à l’oreille. Ce n’est rien, on va te ramener.

Il me leva du sol doucement. Mes jambes flageolantes arrivaient à peine à me porter. L’autre, je me doutais, était Naid, qui ne disait aucun mot.

- Comment êtes vous arrivés jusqu’ici ? leur demandai-je à voix basse afin que personne ne nous entende du dehors.
- Je t’expliquerai ça plus tard, me dit Astiran, comme tout plein de choses que j’ai à te dire.
- Quelles choses ?
- Tout à l’heure…

Comme il commençait à partir, je le retins par le bras.

- Mais comment je vais pouvoir sortir ? Avec mes cheveux rouges, on risque de rapidement me repérer.
- On t’a apporté ta cape, dit Naid.

Alors, il me la tendit et je m’y revêtis.

- Ils détiennent aussi Yasalyn, ajoutai-je.
- Je le savais…murmura Naid.

Alors, il nous regarda gravement.

- Allez à la lisière de la forêt et cachez vous, nous dit-il, je reviendrai.
- Naid, tu me fais peur, lui dis-je. Tu vas encore risquer ta vie pour elle ! Arrête tes folies !

Il retint sa respiration.

- Je dois y aller, me dit-il. Si je suis venue de chercher, je peux y aller pour Yasalyn.
- Mais…Naid…les bandits n’ont aucun pitié…je t’en prie…

Alors, il secoua la tête négativement.

- J’irai quand même.

Sur ces mots, il se retourna et sortit de la tente. Je regardai alors Astiran, mes yeux inquiets.

- Vite, allons nous en, me dit-il.

Je cachai ma tête avec la capuche et nous sortîmes de la tente. Je faisais tête basse. Personne ne devait me voir. Nous marchions d’un pas rapide, mais pas trop, pour ne pas nous faire remarquer. Sans problèmes, nous arrivions à la lisière de la clairière. Les trois chevaux étaient là, tranquilles, ils ne bougeaient pas. Alors, Astiran et moi nous accroupîmes et observâmes le camp. Nous ne voyions Naid, sûrement rentré dans les tentes.

- De quoi voulais-tu me parler tout à l’heure ? demandai-je à Astiran.
- Du comment je suis arrivé ici…me répondit-il.
- Vas-y, dis moi…
- J’ai besoin de te montrer avant de te dire. Il y a même des choses que je ne savais pas il y a quelques heures…

Je souris, je savais de toute façon qu’il allait à un moment ou à un autre tout me raconter. Nous attendions toujours, lorsque enfin, nous vîmes une silhouette sombre, qui portait quelqu’un dans ses bras. J’en conclus donc que Yasalyn était toujours évanouie. Alors, Naid ne devait dans ce cas être vu par personne. Je trouvais ce risque insensé et irresponsable, surtout venant de mon frère. Il avait très peu de chance de réussir.

- Détache les chevaux, Astiran…Comme cela, nous pourrons nous enfuir au plus vite.

Alors, il m'acquiesça et détacha la corde des chevaux qui les maintenait près des arbres, et la garda bien fermement en main. Naid s’approchait : c’était trop facile… Mais ce que je redoutais se produit : il se fit repérer. Alors, l’alerte fut sonnée dans tout le camp. Paniquée, je montai sur mon cheval, Astiran fit de même. A présent, Naid courait, Yasalyn toujours évanouie dans ses bras. Les brigands, mécontents que l’on leur pique les femmes qu’ils venaient d’attraper, se saisirent de leurs arcs, qu’ils tendirent au maximum et tirèrent une pluie de flèches. Mais mon frère, agile et rapide, arrivaient à toutes les éviter. Lorsqu’il parvint à nous, il monta sur le cheval, Yasalyn devant lui. Alors, nous nous mîmes à chevaucher au grand galop, les brigands, continuant de nous cribler de flèches. L’une me frôla le bras, une autre s’abattit dans l’arbre, à quelques centimètres, à peine. Nous étions hors de danger…enfin, c’est ce que je pensais. Oui…car juste à ce moment, une flèche finit sa course en plein dans le dos d’Astiran qui hurla de douleur.

- Astiran ! criai-je. Non !

Je me retourna vers Naid, désemparée.

- Naid ! Astiran vient d’être touché ! Il faut que l’on s’arrête au plus vite !

J’entendis mon frère marmonner des jurons par dizaine.

- Dis lui de tenir quelque temps, me dit-il. On arrive bientôt là où nous avons laisser les affaires.

Alors, je hochai la tête, me tournant vers Astiran. Les larmes me montaient aux yeux de le voir ainsi souffrir, ça me faisait mal au cœur. Malheureusement, je ne pouvais rien faire pour lui dans l’immédiat, je me retrouvais impuissante. Je le voyais serrer des dents, des gouttes de sueur perlant son visage, essayant de faire au mieux pour tenir sur son cheval. Enfin, nous arrivâmes à l’endroit où les affaires avaient été laissées. Nous descendîmes de cheval, Naid déposa Yasalyn au sol. Astiran eut à peine poser le pied qu’il tomba à terre, il n’arrivait plus à tenir debout. Je me précipitais vers lui en courant, affolée. A plat ventre sur le sol, il respirait par saccade. Je jetai un coup d’œil sur sa blessure : la plaie saignait beaucoup.

- Attends, je vais te soigner ça…

Je pris ma dague et déchira le vêtement maculé de sang d’un coup sec. Naid s’approcha et s’accroupit juste à côté.

- C’est une vilaine blessure, dit-il. Ils l’ont pas loupé.

De toute ma vie, je n’avais jamais vu autant de sang couler d’une seule blessure.

- Il faut qu’on lui enlève cette flèche, décidai-je.
- Attends, je vais le faire…donne moi de l’eau pour nettoyer ta dague.

Je m’exécutai, me levant pour aller chercher la gourde. D’un coup d’œil, je regardai si Yasalyn était toujours évanouie. Avec l’eau, Naid nettoya la lame, mais ne l’essuya pas, cela aurait rajouter des bactéries sur la dague. Alors, je le regardai faire, tenant la main d’Astiran. Délicatement, de la pointe de la lame, Naid écarta les chairs. Je sentais Astiran se crisper à cause de la grande douleur qui le torturait, il serrait ma main de plus en plus fort.

- Attention, j’enlève la flèche…

En même temps que Naid extrait la flèche, Astiran ne cria pas, il se contenta de me broyer la main. Peu importe, je me souciais plus de son état que de celle de ma main. J’avais aussi mal que lui, même si ma douleur était interne.

- Ca saigne beaucoup…constata Naid. La plaie est profonde, j’espère qu’elle n’a pas touché d’organes vitaux. Je vais nettoyer sa blessure et lui mettre un bandage avec du tissu propre que j’ai dans mon sac. Je n’ai malheureusement pas le matériel pour recoudre la plaie.

Alors, il alla chercher son sac. Pendant ce temps, je restai auprès d’Astiran. Je lui caressait sa joue, mes yeux brouillés de larmes.

- Tout va bien se passer, lui murmurai-je. Ne t’inquiète pas…tout va bien se passer…

En prononçant ses paroles, je ne me sentais pas dire la pure vérité. Mais, j’essayais tout bien que mal à influencer mon cœur, faire basculer la balance. Astiran me regardait tendrement, avec, tout de même, un reflet de souffrance.

- Ne pleure pas…me murmura-t-il, tu risques alors de m’achever.

Avec peine, il afficha un sourire sur son visage, qui me fit sourire aussi.

- Je t’aime…et tu resteras avec moi, Astiran.

Alors, je lui déposai un baiser sur ses lèvres froides. Naid revint avec les tissus. Puis, il les déroula et banda la plaie. Puis, Astiran put se mettre sur le dos. Naid s’écarta pour aller voir Yasalyn. Je sentais la main d’Astiran se refroidir, et je voyais son visage, couvert de sueur poisseuse à laquelle collaient ses cheveux blonds, blêmir. Mon cœur se mettait à remonter dans ma gorge, et je me mis à pleurer.

- Tout est ma faute…sanglotai-je. Si je n’était pas partie seule, je n’aurais pas été kidnappée, et tu n’aurais pas été blessé.
- Peu m’importe, me murmura-t-il. Je t’ai sauvé la vie car je t’aime, et je suis bien heureux d’avoir réussi.
- Moi aussi je t’aime, et je ne veux pas te quitter…

Une de mes larmes tomba sur son cou. Puis, je me penchai sur son visage et l’embrassa comme jamais, comme une dernière fois…En détachant mes lèvres des siennes, je voyais ses yeux qui commençaient à se voiler, signe de la mort. Alors, je ne retins plus, je me mis à pleurer à chaudes larmes sur son corps, ma tête contre son torse. J’entendais encore son cœur battre faiblement dans sa poitrine. Tout était fini…j’aurais voulu mourir avec lui, l’accompagner jusqu’à la mort, ou mieux, me sacrifier et lui donner ma vie.

« Tes mains…tes mains… » entendis-je dans un murmure.

Alors, je levai mon regard flou vers mes mains. Surprise, je les tins loin de moi un moment. Elles produisaient autour d’elles un halo vert.

« Le pouvoir…pensai-je »

J’eus alors une idée. Je fis retourner Astiran sur le côté et enlevai le bandage, déjà recouvert de sang. Puis, je recouvris la plaie de mes mains. Tout se déroulait comme je l’avais pensé…La blessure disparut, les chairs se recollant entre elle-même. On ne voyait même pas de cicatrice quelconque. Par contre, cela m’avait coûté en force, je fus rapidement épuisée, mais c’était pour une bonne cause. Les yeux d’Astiran se dévoilèrent, ils restaient aussi beaux qu’avant, son visage reprit des couleurs et son corps se réchauffa. C’était à présent des larmes de joie qui coulaient sur mes joues, et je serra Astiran contre moi, et sa main me caressa les cheveux. C’en était moins une…
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:44

Voilà, j'ai tout reposté...
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:44

yaouhhhhhhhhh
vivie Ielenna et ses fics!!!
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:47

Merci!!!

c'est trop trop génial!
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 1:47

Merci ^^
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 13:35

une question: comment t'as trouvé les images? elles correspondent parfaitement!
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeJeu 4 Jan - 21:24

je l'ai déjà dit : super
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeSam 13 Jan - 0:15

Donc voici la suite...


Chapitre 13




Pouvoir de guérison…un pouvoir, mon premier. Je présentais qu’il y allait en avoir d’autres, le cinquième élément n’allait pas être basé juste sur ça, enfin…j’espérais ! Mais, je n’arrivais pas à le contrôler. Après, j’essayai encore, mais je ne réussis pas, même pas obtenir une faible lumière autour de mes mains. C’était sûrement le fait de ma panique qui l’avait déclanché inconsciemment. Astiran était sain et sauf, c’était le principal. Par contre, le fait que Yasalyn soit inconsciente en ce moment avait été une chance, je n’aurais pas voulu lui dévoiler ma véritable identité de déesse. Néanmoins, elle se réveilla peu après. Lorsqu’elle demanda ce qu’il s’était passé, Naid lui répondit qu’une branche lui était tombée malencontreusement sur sa tête, ce qui m’étonnai venant de sa part : Naid n’était pas du genre à mentir ainsi, mais je sentais que c’était pour la bonne cause. Nous passâmes alors ici la nuit. Mais je n’arrivai pas à dormir. Je me reposai, regardant les étoiles. Que voulait me dévoiler Astiran ? Il fallait attendre le lendemain, il n’y avait aucun autre moyen.
Le matin suivant, le soleil se ravissait dans la ciel bleu sans nuage, un temps exceptionnel pour un début de printemps. Je me levai la première. Puis, je regardai les autres d’un regard amusé. Alors, tendrement, je caressa la joue d’Astiran, qui s’éveilla doucement.

- Tu m’avais dit hier que tu me raconterais, lui rappelai-je.
- Bah, viens avec moi, me dit-il en se mettant sur pieds. Profitons de l’aube.

Il me prit la main et m’emmena avec lui. Je reconnus le chemin qu’il traçait, car, au bout de quelques minutes, nous arrivâmes à la clairière des roses. L’endroit était toujours aussi beau, et la lumière de l’aube mettait cette merveille en valeur. Les roses étaient délicatement décorées de billes de rosées.

- Magnifique lieu, n’est ce pas ? me dit Astiran.
- Oui, je suis déjà venue ici, lui répondit-je. Mais en quoi cela expliquerait le comment de ta venue jusqu’au camp des brigands… ?

Alors, il me lança un clin d’œil. J’eus soudainement la vision d’avoir déjà vu ça quelque part, mais je ne souvenais plus où… Puis, il se mit à siffler. Tout à coup, je crus de pas m’être totalement éveillée. Des buissons sortaient des petites fées, grande comme la paume de ma main, des dizaines, avec dans leur dos, de jolies ailes de papillons aux couleurs vives. Elles étaient toutes vêtues de pétales de fleur qui leur allaient à ravir. Des petites merveilles…j’étais stupéfiée devant ce spectacle.

- Tu as vu comme elles sont belles ? me dit Astiran.
- Elles sont magnifiques…ce lieu est magique.
- Et surtout enchanteur ! rajouta une des petites fées avec une voix aiguë et légère, un sourire malicieux sur ses fines lèvres. Tu ne te rappelles plus Diphtil ?

J’ouvris grand les yeux, étonnée.

- Comment connaissez vous mon nom ?
- Allons…continua-t-elle. Tu es une déesse, nous le savons toutes ici.

Puis, je me rappelai de la veille. Ces chants…cette douleur… c’étaient elles.

- Je me souviens à présent, dis-je dans un sourire, c’est vous qui m’aviez ensorcelée.
- C’est exact ! répondit la fée. Je me nomme Véga, reine des fées de Maranwë.

Puis, une question me vint à l’esprit, je me retournai vers Astiran.

- Mais Elaeis ne nous avez pas dit qu’il n’existait que quatre peuples ? lui demandai-je.

C’est Véga qui répondit.

- Quatre peuples descendant des dieux, mais pas crées par les dieux. C’est Pitrir, qui lors d’une journée ennuyeuse, décida d’enchanter une partie de la forêt. Alors, de chacune des fleurs naquit une fée. Chacune porte comme robe les pétales de la fleur d’où elle est née, moi, par exemple, un œillet.
- Mais alors, ajoutai-je, il peut exister beaucoup d’autres peuples ?
- Oui, bien sûr, me répondit-elle.

Astiran soupira.

- Si j’avais cru croire un jour voir des fées…surtout se représenter la chance que c’est d’en voir, même une seule.

Je me tournai vers lui.

- Au fait, on aurait put emmener Naid avec nous, ainsi, il les aurait vu aussi.
- C’est impossible, me répondit-il, il n’aurait pas put les discerner.

Je levai un sourcil, interrogée.

- Pourquoi donc ? demandai-je.
- Seules les personnes de descendance divine peuvent nous voir, me répondit la petite fée.

Le temps que je comprenne la réponse, il y eut pour moi un déclic dans mon esprit, tout concordait. Mon cœur se mit à battre très rapidement.

- Astiran…murmurai-je en tremblant. Tu es…le descendant de Pitrir ??!

Alors, le visage sans expression, il hocha la tête en une réponse positive. Ce clin d’œil, cette ressemblance avec Pitrir, et même le coup de la chute de l’arbre, car elle avait eu lieu lorsque Astiran s’était énervé contre l’homme ivre qui essayait de profiter de moi. Pour moi, cette révélation fut quand même un choc. Pendant les onze années que nous avions vécus ensemble, cela ne m’aurait frôler l’esprit, rien qu’une seule fois.

- Je sais…me dit-il. Moi aussi ça m’a fait la même chose quand je l’ai su hier.
- Tu ne l’as su qu’hier ?
- Oui, répondit Véga. Il a voulu te chercher un moment, et il est tombé sur nous. Alors, comme il nous voyait, on lui a tout dit. Et puis, on l’a guidé jusqu’à toi.

Un sourire se dessina sur mon visage.

- C’est donc vous qui lui avait donné le chemin jusqu’au camp des bandits, dis-je. Je vous remercie. Sans vous, je ne sais pas ce qu’il serait advenu de moi, je n’ose même pas me l’imaginer.
- Je ne t’aurai pas laisser seule, me répondit Astiran, j’aurai tout de même continuer à te chercher.

A cause de la présence des fées, mes joues se mirent à rougir.

- Mais, si tu es le descendant de Pitrir, tu peux contrôler la terre.
- Bien sûr, me répondit-il. Mais, comme toi, le pouvoir n’apparaît qu’inconsciemment. L’arbre, tu t’en souviens, tu te doutes sûrement à présent, que c’était moi.
- C’est à quoi je songeais, justement…

Mais, je le regardai tendrement.

- Ne t’inquiètes pas, lui dis-je, mon regard sur toi ne changera pas.
- Je n’ai pas à m’inquiéter, me répondit-il. Je te connais, et je sais que tu garderas la même vision qu’avant sur moi.

Puis, les fées de Maranwë s’en allèrent, chacune son tour, se cacher dans des feuilles, fleurs et arbres, avec grâce et élégance, faisant virevolter leur robe de pétales.

- Nous vous souhaitons de bien continuer votre chemin, dit Véga. Et par toutes les fées de Maranwë, vous recevez ma bénédiction.

Elle frappa dans ses mains et disparut dans un tourbillon de paillettes. Puis, je soupirai. Cette nuit, c’était décidé, j’irai voir les dieux, j’en avais besoin.



.o°o°o°o°o°o°O¤o.




- Oui, je le sais, les fées de Maranwë me l’ont dit hier, dit Pitrir.

Comme décidé, le soir, avant de m’endormir, j’avais enfilé la bague d’opale à mon annulaire et avait rejoint les dieux. Alors, j’ai tout raconté à Pitrir le dieu de la terre, de la véritable identité d’Astiran, mais il était déjà au courant.

- Je n’y aurais pas cru, continua-t-il. Ma descendance a disparu durant des dizaines d’années. A mon avis, le père d’Astiran ne savait pas qu’il possédait mon pouvoir, ni son grand-père et ni même son arrière-grand-père. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle me réjouit, car pour tout dire, je me faisait du souci.

D’un rapide geste, il passa un mèche de ses cheveux châtains derrière son oreille.

- Je crois que tu n’es pas venue juste pour ça, je me trompe ? me demanda Tiama.
- Non, répondis-je. Un de mes pouvoirs est apparu.
- Oui, dis Laifardi. Tu as réussi à guérir une blessure au moyen de la magie.

Je me retournai vers lui.

- Mais le problème est qu’il s’est déclanché inconsciemment, et je ne saurai comment faire la prochaine fois, si il se produit un événement dans ce genre.
- Nous ne pouvons rien pour toi pour l’instant, dit Kalia, à part t’aider et te souhaiter bonne chance.
- J’aimerai juste savoir que représente mon pouvoir.
- Je peux juste te dire une chose là-dessus, dit Pitrir.

Alors, il se leva lentement, toujours adossé contre l’arbre.

- Les plus grandes valeurs de ce monde sont représentées par les quatre éléments. Le feu symbolise la puissance et le courage, l’eau, le charisme et la volonté. Sagesse et patience sont les symboles de la terre et l’air représente l’intelligence et la ruse. Mon avis là-dessus est que le cinquième, par conséquent le tien, les réunis, un lien si l’on peut dire. Je ne peux rien dire de plus, car je n’en sais absolument rien, ceci n’étant qu’une simple hypothèse de ma part.
- Peut-être qu’Amalia pourra t’éclairer là-dessus, lorsque tu iras la voir, proposa Kalia.

Je me tripotai les mains nerveusement.

- J’ai une dernière question à vous poser…
- Fais en nous part, dis Laifardi.

Je tournai la tête vers le dieu du feu, mais m’adressant à tous.

- Je le sens…Sarïn est à ma recherche, il veut me tuer, j’en ai à présent la certitude. Mais, est ce que mon instinct a raison ?
- Non, me répondit Tiama, tu n’as pas tort. Sarïn est à tes trousses.
- Ne fais confiance qu’à tes véritables amis, me conseilla Laifardi. Toute personne peut t’être ennemie dans ce monde si corrompu, où la haine règne dans les cœurs et où l’argent est la seule raison de vivre. C’est en tout cas le cas des humains, tu parles des descendants de la sagesse…

Il soupira, pendant que Pitrir lançait un regard noir à son frère.

- Même si certains humains sont les plus stupides êtres qui soient, dit celui-ci, il n’empêche qu’ils en existent dotés d’une sagesse et d’une intelligence hors du commun !
- L’intelligence est la valeur de mon peuple, je te rappelle ! intervint Tiama.
- Oui, c’est vrai…dit Pitrir.

Je sentais bien que ce dieu était sage. Même si il mentait à ces propres pensées, je voyais qu’il voulait éviter de déclancher une dispute entre les frères et les sœurs. Cela constituait encore un point commun avec Astiran, qui préférait s’échapper devant les ennuis, sauf si ils lui étaient inévitables, comme l’incident de Neruda. On voyait là sa descendance du dieu de la terre, sagesse et patience.

- Je vais vous laisser, dis je.

Alors, ils me sourirent amicalement.

- Oui, retourne au monde réel, me dit Kalia. Et dors bien.

Je les remerciais, puis, je me sentis comme la dernière fois, chuter, jusqu’au moment où je revins dans mon corps. Je me réveillais, couverte de sueur, respirant rapidement. La nuit régnait toujours dans la ciel de velours noir où étaient incrustés des diamants immortels. Me mettant assise dans ma couche, je regardais mes compagnons. Un rire s’étouffa dans ma bouche en voyant Astiran dormir la bouche grande ouverte. Naid, dormait sur le côté, je n’arrivait pas à voir son visage, mais je savais qu’il dormait. Ce qui m’étonnait, c’est que Yasalyn n’était pas là : ses couvertures, prêtées par Naid, étaient vides. Peu importe…Si elle était partie, tant mieux, et si elle s’était refaite kidnappée, c’était tant mieux aussi, même si j’excluais quand même cette possibilité. Alors, je me rendormis sur mes deux oreilles, profondément.
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeSam 13 Jan - 0:22

Merci!

comme je l'ai dit sur eragon je ne suis pas vraiment d'humeur à le lire, dsl!
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MessageSujet: Re: La fille du Monde   La fille du Monde - Page 4 Icon_minitimeSam 13 Jan - 0:36

elle est tjrs aussi bien!!!continue comme ca!!!
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